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LA DAME EN NOIR-Knockin’ on Hammer’s door

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Daniel Radcliffe face aux secrets de la maison des marais

 

Il y a trois ans et demi, le réalisateur James Watkins nous livrait un survival sauvage et incroyable, Eden Lake. Aujourd’hui, il nous revient avec un film gothique et surnaturel, produit par la légendaire firme britannique Hammer Films qui tente de renaître de ses cendres.

Fin du XIX ème siècle, en Angleterre. Arthur Kipps, un jeune avoué londonien, a du mal à se remettre de la mort de son épouse malgré l’amour qu’il porte à son jeune fils de quatre ans. Il est envoyé  par son cabinet dans le nord-ouest du pays, afin de régler les affaires d’une veuve récemment décédée. Celle-ci habitait dans une maison isolée du reste d’un petit village, la maison des marais, qui est séparée du reste du monde pendant 2 à 3 heures chaque jour à cause de la marée. Arthur va vite se rendre compte que les villageois sont hostiles à son égard et que la maison des marais abrite un spectre revanchard qui a peut-être un lien avec les morts violentes et mystérieuses de certains enfants du village.

La Dame en Noire est l’adaptation d’un roman de l’écrivain anglais Susan Hill. L’adaptation est signée Jane Goldman, la scénariste habituelle de Matthew Vaughn (Stardust, Kick-Ass, X-Men-Le Commencement). Le soin accordé à la névrose du personnage d’Arthur, l’empathie qu’on éprouve face à lui ou au personnage joué par Ciaran Hinds (excellent acteur qu’on voit trop rarement), dénote un certain talent pour tout ce qui touche à l’intimité des personnages. Et c’est le point fort du film.

Car La Dame en Noire est avant tout un film d’atmosphère, une atmosphère morbide, délétère mais aussi poétique, émouvante et angoissante. Le ton est d’ailleurs donné dès la scène d’ouverture, étrange et traumatisante. Les apparitions du fantôme font sursauter (même si elles ne sont pas aussi terrifiantes que le réalisateur l’aurait voulu). La maison des marais est remarquablement mise en scène par Watkins, qui joue admirablement de ses longs couloirs et de ses portes mystérieuses. La longue scène centrale où Arthur est seul dans la maison est un modèle de suspense et de gestion de l’espace. La présence de jouets mécaniques dans le décorum accentue l’étrangeté du lieu (tout comme les poupées et la dînette de la scène d’ouverture).

La photographie, tout en clair-obsur, est magnifique tout comme l’ensemble des décors. Daniel Radcliffe livre une bonne prestation même si il est trop jeune pour le rôle et qu’il manque de « vécu ». Certains détails sont à la fois bizarres et émouvants, comme cette femme qui pouponne ses chiens pour compenser la mort de son fils. Une certaine angoisse se diffuse tout le long du film, même si ce n’est pas non plus la grosse frayeur annoncée. Et puis, il y a cette fin à la fois émouvante et terrible, douce et ambigüe, qui vous étreint la gorge.

Malheureusement, il ya quelques défauts: quelques effets spéciaux pas toujours au top et des personnages secondaires laissés à l’abandon, comme le couple d’aubergistes. C’est le même problème que dans le Sleepy Hollow de Tim Burton: les habitants du petit village sont à peine esquissés et manquent de profondeur. Un comble quand on sait que la présence de la dame en noire a des conséquences sur la vie du village! On aurait aimé que Watkins s’y attarde un peu plus.

En l’état, La Dame en Noire reste un trés bon film gothique. Un film hanté par le deuil, la tristesse, la mélancolie et le souvenir des êtres disparus. Bref, si c’est votre truc (comme moi!), n’hésitez pas! Note: 15/20

La Dame en Noire (The Woman in Black) de James Watkins, avec Daniel Radcliffe et Ciaran Hinds, en salles depuis le 14 mars.

 

16 mars, 2012 à 9 h 31 min


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