LA MAISON DE SOIE-The game is afoot!
Voici une nouvelle histoire « officielle » de Sherlock Holmes. Oui, on emploie le terme « officielle » car depuis la mort du créateur de Holmes, Sir Arthur Conan Doyle, il y a eu des nouvelles histoires « officieuses ». La différence est que l’auteur de La Maison de Soie, Anthony Horowitz, créateur de la série des Alex Rider, a obtenu l’autorisation et la bénédiction des ayants-droits de Conan Doyle pour écrire ce nouvel opus holmésien. On pourrait donc le classer dans le Canon (c’est à dire les histoires de Sherlock Holmes écrites par Conan Doyle en opposition aux récits apocryphes écrits par d’autres, après sa mort). Mais c’est une hérésie que je ne commettrai pas en tant qu’holmésien amateur! Au passage, il est curieux de voir que les héritiers se décident enfin à « parrainer » et « autoriser » une nouvelle histoire alors que ça fait un demi-siècle que d’autres le font, souvent avec réussite. Mystère, mystère…
Cette histoire inédite, relatée of course par le docteur Watson, se déroule en 1890. Elle commence par l’arrivée d’un marchand d’art au 221b Baker Street, Edmond Carstairs, qui vient consulter Holmes pour une affaire. Mais en révéler plus serait criminel de ma part, d’autant que l’histoire est plus complexe que de prime abord.
Après m’être tartiné depuis quelques temps des pastiches homésiens ratés, tels Le Secrétaire Italien et un autre (écrit par un auteur italien) dont j’ai oublié le titre (c’est dire!), j’ai commencé la lecture de La Maison de Soie avec méfiance. Mais j’avais tort car c’est une réussite complète!
Horowitz gagne sur tous les plans. L’histoire est bien agencée, le suspense omniprésent, les personnages sont tous admirablement dépeints et la révélation finale est à la hauteur de tout ce qui a précédé. Bref, d’un point de vue narratif, c’est réussi! Mais tout cela ne serait rien sans le style. Et avec un certain brio, Horowitz retrouve le style de Conan Doyle mais sans le singer bêtement. C’est toute la force de l’auteur. En plus, l’Angleterre Victorienne est admirablement décrite (on s’y croirait!) et le fond social (tels la misère des bas-fonds londoniens) est trés bien rendu. Encore une fois, félicitations à l’auteur.
Horowitz a parfaitement bien intégré la mythologie holmésienne. Les rapports Holmes/Watson sonnent juste tout comme les déductions et le caractère du détective. On retrouve avec plaisir l’inspecteur Lestrade, Mycroft Holmes (géniale discussion entre lui et son frère où avec leur art de l’observation, chacun déduit ce que l’autre a fait récemment) et les Irréguliers de Baker Street (les gamins des rues employés par Holmes) qui jouent un rôle important dans cette aventure. Et là Horowitz introduit de l’émotion et beaucoup de noirceur. Car il est bien sombre le secret de La Maison de Soie… L’horreur à laquelle feront face Holmes et Watson les traumatisera à jamais.
Enfin, il y a aussi un personnage qui n’apparaît que dans un chapitre, un personnage amené à jouer un rôle important dans le futur de Holmes. Le nouvel éclairage sur ce personnage est trés réussi tout comme la scène où il apparaît: un souper mystérieux et trés tendu. Mais chut!
Bref, les fans de Sherlock Holmes se délecteront de ce roman. En espérant que Horowitz se repenche un jour sur le cas de Holmes (il y a une allusion à Jack l’Eventreur)! Note: 16/20
La Maison de Soie (The Soalk House), éditions Calamnn-Lévy, 2011
P.S: le premier épisode de la saison 2 de Sherlock déchire! Vivement la semaine prochaine!
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