THE DARK KNIGHT RISES-Ce qui ne te tue pas…
Il y a 8 ans, le Chevalier Noir disparaissait dans les ténèbres de Gotham City, se laissant accuser du meurtre de Harvey Dent, afin de faire de ce dernier un héros posthume. Durant ces 8 années, grace aux lois Dent, tous les criminels dangereux de la ville furent emprisonnés, sans espoir de sortie. Depuis, Gotham vit en paix. Quant à Bruce Wayne, il vit reclus dans son manoir, désormais reconstruit, avec son fidèle Alfred. Ravagé par la mort de sa douce Rachel, il n’est plus qu’une ombre, un infirme diminué à la patte folle. Mais une tempête nommée Bane va s’abattre sur Gotham…
Il est peu de dire que ce dernier volet de la trilogie du Dark Knight était attendu; surtout après le magnfique deuxième épisode. Après vision de la chose, force est de reconnaître qu’il est inférieur. Mais le film reste trés bon. Une trés bonne adaptation de Batman. Même si quelque chose cloche…
Alors oui, comme toujours chez Christopher Nolan, le scénario est trés bien écrit. L’histoire est dense et passionante. Les personnages sont travaillés. Les thémes abordés sont riches. Après The Dark Knight et Inception, Nolan confirme qu’il a trouvé une nouvelle voie pour faire des blockbusters qui soient intelligents, émouvants, sombres et funs. Le réalisateur britannique a su imposer sa vision des choses à la Warner et c’est tant mieux. De plus, avec sa trilogie « batmanesque », il nous a bien vengé des deux navets de Joel Schumacher et redoré le blason du Batman. Donc The Dark Knight Rises est bien un blockbuster à la Nolan. Epique, prenant le temps de bien planter tous les enjeux narratifs de son histoire, et d’une tonalité sombre trés éloignée des standards actuels, le film en impose.
Il nous montre un héros prématurément vieilli, désabusé et recherchant la mort. Sa résurrection n’en sera que plus émouvante. Car l’émotion est au coeur de ce film: le chemin de croix douloureux de Bruce Wayne (mais n’a-t-il jamais cessé depuis Batman Begins?) est là pour le prouver. Tout comme ses relations avec Alfred, incarné par un magnifique Michael Caine. Le film a un coeur et une âme. Du commissaire Gordon, en passant par l’agent Blake ou Selina Kyle (Anne Hathaway, incroyable, LA révélation du film), tous les personnages ont des failles et existent sous nos yeux. Ces personnages sont tous en quête de quelque chose: une rédemption ou un nouveau départ. Car pourquoi tombe-t-on? Pour mieux se relever. Et aussi pour les autres. C’est ce que devra (ré)apprendre Bruce Wayne.
Le méchant du film, Bane, est incarné par l’imposant et charismatique Tom Hardy. Il faut voir à tout prix le film en V.O. La voix de Bane est incroyable, loin de l’effet « Dark Vador » redouté. Toutes les nuances vocales du jeu de Tom Hardy (ironie, humour noir, menace) sont rendues à la perfection. Bane est le Mal incarné. Un type capable de manipuler une foule entière, de la pousser à la révolution, uniquement pour la détruire et rayer une ville de la carte. « Je suis l’expiation de Gotham » affirme-t-il à une de ses victimes avant de la tuer. Bane est un fanatique indestructible. Son combat avec Batman est rude, violent. Les coups échangés font mal…et le Chevalier Noir subira une (première) défaite douloureuse qui le conduira dans un enfer souterrain… Bane inversera les valeurs de Gotham, transformant la ville en zone de guerre occuppée où la justice est rendue de façon expéditive par des criminels (ce qui nous vaut un caméo savoureux!). Il serait criminel (!) de vous en révéler plus. Ce troisième volet est trés réussi, un grand film de super héros, trés riche…trop riche?
Car on a l’impression que Nolan a eu les yeux plus gros que le ventre. L’histoire est parfaite mais certains passages, au demeurant réussis, donnent l’impression d’avoir été survolés (les scènes dans la prison souterraine, la population de Gotham et ses « relations » avec Bane). Comme si le film aurait du avoir deux parties ou être une saison entière d’une série télé. Nolan semblait pressé d’en finir. Avait-il vraiment envie de réaliser ce troisième volet? On peut se le demander vu le nombre de faux raccords (surtout dans la dernière partie) impressionnants et honteux pour une production de cet ordre. La précision légendaire et maniaque de Nolan en prend du plomb dans l’aile! Et puis les flashs-backs sont foireux. Le pire est l’apparition de Liam Neeson, avec ses implants capillaires ridicules. Autre gros point noir: l’interprétation catastrophique de Marion Cotillard, içi ridicule. Attendez-vous à rire à la fin! Heureusement que Anne Hathaway est là! Et puis Christian Bale est FABULEUX! Voilà, c’est dit!
Il manque quelque chose à ce TDKR. Comme si Nolan avait tout donné sur le 2. Alors oui, le film est ample et spectaculaire. Oui il est super émouvant (toute la fin est MAGNIFIQUE). Mais on sort de la projection, en se disant que ça aurait pu être encore mieux et que la formule Nolan s’essouffle légèrement. Peut-être devrait-il revenir à des petits budgets du type Memento ou Insomnia pour se ressourcer…et se relever? Note: 14/20
The Dark Knight Rises de Christopher Nolan, avec Christian Bale, Michael Caine, Gary Oldman, Anne Hathaway, Tom Hardy, Marion Cotillard, Joseph Gordon-Levitt et Morgan Freeman, en salles depuis le 25 juillet.
Un commentaire pour “THE DARK KNIGHT RISES-Ce qui ne te tue pas…”
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oui bien faible ce film, et que dire des passages descriptifs de la prison où grandit Bane, qui soit-disante est horrible mais où l’on ne ressent pas du tout cette horreur..
11 avril, 2014 à 10 h 35 minUn film raté, sans émotion