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LE HOBBIT:UN VOYAGE INNATENDU-Mimic

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Bilbon Sacquet (Martin Freeman), un héros qui s’ignore.

 

Il était une fois un Hobbit, nommé Bilbon Sacquet (excellent Martin « Watson » Freeman), qui vivait dans un trou confortable, et qui semblait satisfait de sa petite vie paisible. Jusqu’à ce que un magicien, Gandalf Le Gris (Ian McKellen), et treize nains barbus viennent chez lui et lui parlent d’un trésor, d’un dragon et d’un royaume à reconquérir. Le Hobbit décide de les suivre. Sur son chemin, il rencontrera des Elfes, des Trolls, des Orcs, des Gobelins et une étrange créature à qui il volera un anneau, un anneau qui entraînera, une soixantaine d’années plus tard, son propre neveu dans une autre grande aventure…

A moins d’avoir passé les dix dernières années à hiberner dans un trou de Hobbit, vous devez normalement savoir que Le Hobbit est la préquelle du Seigneur  Des Anneaux. Pour autant, si vous n’avez pas vu la trilogie du Seigneur, vous pouvez, sans problèmes, aller voir ce film,vous ne serez pas largués! Ajoutons que cette série de films est adapté des romans de J.R.R Tolkien et je crois que les présentations seront achevées!

Cette préquelle marque donc le retour du cinéaste néo-zélandais Peter Jackson en Terre du Milieu, dix ans après Le Seigneur Des Anneaux. Autant le dire, il y avait de quoi être un peu sceptique devant ce Hobbit. En effet, malgré l’éclatante réussite  de la trilogie originelle, Jackson ne partait pas forcemment gagnant. D’une part parce qu’il a décidé de le réaliser lui-même, alors que toute la préproduction était terminée, quelques semaines seulement avant le début du tournage. Cela aurait pu être un léger handicap. Mais heureusement, Jackson est aussi producteur et coscénariste, il a donc eu tout le loisir de participer à la préparation du film. Et puis c’est le réalisateur de la première trilogie, merde!

L’autre écueil était d’ordre narratif. D’abord envisagé comme un film en deux parties, Le Hobbit est devenu une trilogie! Quand on voit que le roman est assez court, on se dit que Jackson est devenu fou, que le projet sent l’opération commerciale à plein nez et qu’on risque de s’emmerder, surtout devant la première partie! Et bien, non, non, trois fois non! Car Jackson et ses coscénaristes Fran Walsh et Philippa Boyens ont décidé d’adjoindre à l’histoire originale, une sous-intrigue d’un autre livre de Tolkien, le Silmarrillon. Le résultat est trés naturel et trés fluide sur le plan de la narration. L’histoire est prenante à souhait, les personnages sont trés attachants, le récit est ample et complexe. Donc ça fonctionne du tonnerre!

Et la réalisation de Jackson? Toujours aussi impressionante et virtuose, mes amis! C’est bien simple, on retrouve intacts le style et la maestria visuelle du Seigneur Des Anneaux. On est émerveillé du début à la fin. C’est un enchantement de tous les instants. Le Hobbit est un rêve de cinéma d’heroic fantasy. Jackson est l’homme qui convoque les fantômes de Lean, Kurosawa ou Ford dans sa réalisation. Son talent est içi confirmé! C’est bien simple, mais à côté, et aussi sympathiques soient-ils, Joss Whedon et Chris Nolan font un peu pâle figure. Ce film célèbre donc le retour du roi Jackson. Tour à tour épique, émouvant, drôle, le film en remonte aux autres blockbusters.

De leur côté, les magiciens de Weta Digital  ont encore accompli des prouesses au niveau des effets spéciaux. L’immersion en Terre du Milieu est totale. Ce film est le parfait exemple d’une technologie mise au service de l’histoire. Une histoire bien troussée, subtilement élaborée (histoire des nains et du dragon+histoire du Nécromancien). De plus, les éléments futurs du Seigneur Des Anneaux se mettent doucement en place. Les personnages ne sont pas sacrifiés sur l’autel du spectaculaire (les nains sont irrésistibles). The Hobbit prouve donc qu’une bonne histoire et des personnages solides sont les éléments de base pour un film et que les effets spéciaux sont là pour soutenir cette histoire.

Mais Le Hobbit laisse une drôle d’impression. On retrouve à 100% le style de Peter Jackson. Néanmoins, quelque chose a changé. Les couleurs sont plus chaudes. L’aspect fantasy a quelque chose de plus primaire et parfois rabelaisien. Comme si le film avait subi l’influence d’un autre cinéaste. Et c’est le cas! Car à l’origine, c’est Guillermo Del Toro (Hellboy 1 et 2, Le Labyrinthe De Pan) qui devait le réaliser. Il avait participé à toute la préproduction jusqu’à ce qu’un désaccord artistique entre lui et Jackson le fasse quitter le film. L’ombre du réalisateur mexicain (crédité comme coscénariste au générique) plane sur le long-métrage et notamment sur sa direction artistique. Un personnage comme le Roi des Gobelins est une figure typique de son cinéma. L’antagonisme entre Thorin et Avok rappelle les oppositions héros/nemesis de Blade 2 et Hellboy 2. Et nul doute que le personnage de Radagast le Brun lui doit beaucoup. En poussant le bouchon, on pourrait presque dire que Le Hobbit est un film de Guillermo Del Toro réalisé par Peter Jackson! Mais la personnalité de Jackson se retrouve quand même. En tout cas, vivement le prochain film de Del Toro car il nous manque!

Je ne mets pas de note; je mettrai une note finale à la fin du troisième volet.

Le Hobbit-Un Voyage Innatendu, réalisé par Peter Jackson, avec Martin Freeman et Ian McKellen, en salles depuis le 12 décembre.

N.B: la deuxième partie, La Désolation De Smaug, sortira en décembre 2013. Quant à la troisième, Histoire D’Un Aller-Retour, ça sera en juillet 2014. Patience!

30 décembre, 2012 à 15 h 54 min


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