LES AMANTS DU TEXAS- The long kiss goodnight
Bob (Casey Affleck) et Ruth (Rooney Mara) s’aiment. Ruth attend un bébé. Tout va bien. Sauf que ce sont des braqueurs. Après un coup qui semble avoir mal tourné, la police les prend en chasse. Lors de la fusillade qui s’en suit, Ruth blesse un policier. N’ayant d’autre choix que de se rendre, Bob décide d’endosser toute la responsabilité afin que Ruth n’aille pas en prison. Il jure qu’il reviendra la chercher, elle et l’enfant. Quelques années plus tard, Ruth élève seule sa fille avec l’aide discrète et silencieuse de son père adoptif (Keith Carradine) qui habite à côté de chez elle. Un policier (Ben Foster) lui fait la cour. Il s’avère que c’est le même homme que Ruth avait blessé, mais il l’ignore. Mais bientôt, Bob s’évade de son pénitencier et revient pour chercher Ruth et sa fille….
Le film de David Lowery arrive sur nos écrans, porté par une réputation flatteuse et une présentation triomphale aux derniers festivals de Sundance et Deauville. Pourtant, force est de constater que, malgré des qualités indéniables, le film de Lowery demeure trop hermétique pour qu’on s’y attache vraiment. Sur le plan visuel, Lowery est plutôt doué. C’est un adepte des longs plans contemplatifs. Cela donne une atmosphère particulière à son film. Malheureusement, cela ne fait pas tout. Le gros défaut du film est sa lenteur. Cela semble être assumé par le réalisateur mais, autant le dire, bien que le film ne dure qu’1h34, il est trés ennuyeux et on se surprend à bailler plus d’une fois.
David Lowery peine à donner chair à son histoire et à ses personnages, dont il n’exploite jamais le potentiel. Tout occuppé qu’il semble être a vouloir éviter de faire un mélo ou un polar, Lowery oublie, tout simplement, de faire quelque chose. Et le film stagne et nous laisse bien froid! Il y avait matière à faire une histoire simple, mais porté par des sentiments forts et une mécanique narrative comme un piège fatal autour de Ruth et Bob. Mais Lowery s’en fiche. Il sacrifie tout à l’atmosphère, quitte à se passer d’un scénario digne de ce nom. Le plus rageant sont ces ellipses narratives et ces choses qui demeureront floues et ne nous seront jamais expliquées: le braquage du début, les truands qui veulent se venger d’on ne sait quoi auprés de Bob, le rôle exact du père adoptif de ce dernier (est-il un ancien truand rangé?). Surtout que Keith Carradine est un acteur prodigieux et rare, alors pourquoi ne pas développer son personnage? Par contre, le personnage de Ben Foster (excellent acteur lui aussi) est trés touchant dans sa maladresse amoureuse. Mais ça ne suffit pas!
Pourtant, il y avait de si jolies choses dans ce film! Toutes les scènes entre Ruth (magnifique Rooney Mara) et sa fille, empreintes de beaucoup de tendresse et d’émotion. Malheureusement, le personnage de Bob nous reste assez étranger. Casey Affleck est inexpressif au possible et semble ne pas comprendre son rôle. Bizarre! C’est pourtant un bon acteur (cf The Killer Inside Me). Du coup, on ne croit pas du tout à leur histoire d’amour passionnelle. On peut sauver, dans le film, une chasse à l’homme baignant dans un clair de lune envoûtant et des scènes finales bouleversantes…mais trop tard! Le film est déjà fini….Note: 08/20
Ain’t them Bodies Saints, de David Lowery, avec Casey Affleck, Rooney Mara, Ben Foster et Keith Carradine. En salles depuis le 18 septembre.
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