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MEMENTO MORI

N’oublies pas que tu vas mourir… C’est vrai qu’on a tendance à oublier cette vérité générale, dans la vie de tous les jours. Heureusement, sinon, on ne vivrait plus, tellement on serait tétanisé par notre fin inéluctable. Mais, quelquefois, on est bien obligé d’y penser. Cela arrive quand on perd un proche. Une personne qu’on chérissait, qui était encore là la veille et qui disparait soudainement. Le chagrin lié à sa perte nous refait penser aux bons moments passés ensemble. Et là, nous prenons conscience du temps qui passe…et de notre propre mortalité. C’est un réflexe, c’est comme ça. Il faut savoir gérer et continuer à vivre, pour soi et pour les autres. Mais cela peut aussi arriver lorsque l’on apprend la mort de quelqu’un qu’on a connu, brièvement, et qu’on ne voyait plus depuis longtemps.

Il y a près de 15 jours, par hasard, j’ai appris le décès d’une fille qui était dans ma classe au lycée, en 1ére et Terminale. Ce n’était pas une amie proche à l’époque, plutôt une connaissance, et cela faisait 15 ans que je ne l’avais pas revue. Mais cela m’a quand même affecté. ça fait bizarre. Elle n’avait que 32 ans, un an de moins que moi. Et là, on se dit que c’est injuste, bien sûr. Mais surtout, j’ai repensé au lycée. Et de vieux souvenirs sont remontés. Hier encore, j’avais 17 ans, et j’étais insouciant. Si loin, si proche…On pourrait presque toucher ces années, elles ne semblent pas si loin. Mais c’est faux, bien sûr, le Temps (cette chose abstraite que les Hommes ont inventé) a passé et ces vertes années sont bien éloignées…Et j’ai repensé à cette fille. A l’époque, quand je lui parlais, ni elle, ni moi, ne savions qu’elle avait déjà vécu la moitié de sa vie. C’est terrible de penser à ça mais j’y ai pensé et ce n’est pas la première fois…

Il y a 3 ans et demi, un type que j’avais connu brièvement au collège (il avait été dans ma classe en 3ème) a trouvé la mort dans un accident de voiture. Tragique. Et même réflexion que je me suis faite: en 1993/1994, il avait déjà parcouru la moitié de son chemin de vie. Mais personne ne peut savoir ça à l’avance. Tant mieux, on deviendrait fou si on savait l’échéance. Je ne l’avais pas revu en 16 ans, mais sa mort m’a peiné. Et je me suis dit: « Un jour, c’est toi que le Destin désignera du doigt, alors profite! » Et il y a eu aussi une autre mort qui m’a marqué. Quand j’étais à la Fac, il y avait un type dans ma section que j’ai vu pendant 2 ans, en 1999/2000. J’ai souvent été boire des verres avec lui. Je me souviens particulièrement d’une fois où on était quatre, à être attablés dans un bar. La conversation avait été joyeuse. 2 ans plus tard, le type en question a trouvé la mort suite à une agression au sortir d’une boîte de nuit. Il avait arrêté ses études mais il passait nous voir à l’occasion. Et puis ça, cette merde, cette mort à la con…. J’ai été triste. Mais ce qui fait le plus bizarre, c’est de repenser à cette conversation dans un bar entre quatre personnes…dont une allait mourir deux ans plus tard. Deux ans plus tard, trois survivants. Je n’ai jamais parlé de ça aux deux autres. Mais c’est comme si la mort nous avait caressé tous les quatre, avait déterminé un ordre et choisi qui elle prendrait en premier. Et là, tu prends conscience que t’es pas éternel….

Alors, il faut profiter, mes enfants! Profiter du vent qu’on a dans le dos, comme dirait le chanteur Renaud. Profiter de ses proches et de la vie en général, tant qu’on est tous là. Profiter de la personne qu’on aime. Profiter de ses collègues de travail, s’ils sont sympas. Je travaille en école maternelle, en ce moment. C’est une grande joie de travailler au contact d’enfants. Tu profites mieux. Alors, c’est sûr, je me demande où seront tous ces gosses dans 20 piges, ce qu’ils deviendront…et moi, je serais où? Mais bon, il faut continuer à profiter. Memento Mori certes, mais Carpe Diem aussi!

 

30 novembre, 2013 à 17 h 30 min


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