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Hier ne meurt jamais
L’autre jour, j’écoutais tranquillement une compilation des plus grands succès de la Motown, ce studio américain de soul music qui a connu son heure de gloire dans les années 60 et 70. Une personne de mon entourage m’a fait remarquer que j’écoutais de la musique de vieux. Une autre personne présente a opiné en lançant un « C’est clair! ». Stupeur, indignation, consternation! (oui j’aime bien me victimiser en employant des grands mots. Je suis un peu comme Caliméro, sauf que j’ai pas de coquille sur la tête et que je suis pas un poussin.)
C’est le genre de réflexion que j’ai du mal à supporter. Car qu’est-ce que ça veut dire « musique de vieux »? Si par là on entend de la musique qui date de plus de 20 ans, nous sommes un paquet à en écouter de la « musique de vieux! » Non, il vaut mieux être à la page, écouter la bonne musique de maintenant, le dernier truc à la mode qui fait danser les foules et chavirer les cœurs (putain, c’est beau, on dirait du Barbelivien!). Cette attitude s’appelle le jeunisme. Je hais le jeunisme. Je le hais depuis que je suis jeune. En fait, j’étais déjà vieux quand j’étais jeune. Ce principe de n’écouter que ce qui se fait maintenant, ce manque d’ouverture et de culture, ça m’hérisse le poil. Je bloque sur ce genre de réflexion, je l’avoue. Je manque de souplesse, c’est vrai. Mais quand même, faut pas abuser!
J’ai toujours cherché à savoir ce qui se faisait avant. J’avais l’impression (et je l’ai toujours) que c’était important. A 12-13 ans, j’ai commencé à regarder des films classiques (Hitchcock, Chaplin, films des années 70, etc). J’ai entamé une éducation cinématographique. C’est comme ça que je suis devenu cinéphile. J’ai fait la même chose pour la musique. En 91, j’avais 12 ans quand Freddie Mercury, le leader de Queen, nous a quitté. Un copain m’a alors fait découvrir les compils du groupe Queen. Je suis devenu fan et durant le reste de mon adolescence, j’ai écouté tous leurs albums studio. Je les écoute encore car c’est toujours mon groupe préféré. Cela m’a donné envie d’écouter et de découvrir les musiques d’avant: ACDC, Dire Straits (suite au sublime On Every Street qui passait en boucle sur les ondes en 92), Led Zeppelin, Iron Maiden, Metallica, Pink Floyd, U2, Billy Joel (oui, je suis fan!), les Beatles, les Rolling Stones, etc. Et puis j’ai découvert le rock américain des années 50/60 ainsi que Frank Sinatra ou Dean Martin…punaise, j’ai des goûts de vieux, hein?
1994, le film Philadelphia sort sur les écrans et Streets Of Philadelphia cartonne. J’adorais cette chanson. Je décide d’en savoir plus sur son auteur/interprète: Bruce Springsteen. J’écoute toutes ses anciennes chansons. Je les traduis avec un pauvre dico franco- anglais. Et je deviens fan. De la musique. Des textes. Les paroles résonnaient en moi. Une chanson comme The River me procure toujours une émotion intense quand je l’écoute. Même chose pour le chanteur français Renaud. J’étais plutôt rebel et la découverte de ce chanteur m’a conforté dans mes idées! Et je crois que j’ai pas trop changé…
Alors oui, je m’intéresse aux œuvres du passé. J’aime découvrir des trucs modernes et nouveaux. Mais je ne laisse pas tomber les classiques pour autant. Si écouter une compil de la Motown, c’est être « vieux », ok, je le suis. Je pense que ça a plutôt à voir avec le fait d’avoir une culture musicale (ou cinématographique dans le cas du 7ème Art, ou littéraire pour la littérature). Savoir ce qu’on faisait avant permet aussi de comprendre ce qui se fait maintenant. Ce n’est pas être « vieux » que d’avoir cette démarche. Mais c’est parfois dur de le faire admettre!
(N.B: finalement, je ne leur en veux pas à ces deux personnes qui ont critiqué ce que j’écoutais, c’était plus pour me taquiner qu’elles ont fait ça. Enfin, j’espère!)^^
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